Irlande 2017

L’IRLANDE en camping-car


Notre itinéraire entre Rosslare et Dublin du 11 mai au 3 juin, soit 23 nuits et 2563 km


Les coordonnées GPS de nos bivouacs pour la nuit

La note sur 10 prend en compte différents critères auxquels sont attribués des coefficients de pondération, suivant leur importance relative : 
  • Nuisances sonores - coefficient 3,3
  • Eclairage - coefficient 1
  • Nombre de places - coefficient 1,1
  • Cadre - coefficient 3
  • Possibilité de s'installer - coefficient 2,7
  • Sentiment de sécurité - coefficient 5

1.    ROSSLARE – HOOK HEAD (11 mai – 74 km)

A la descente du ferry on prend à gauche, direction la province du Munster. Après quelques hésitations on se fait très rapidement à la conduite à gauche, mais bon il faut nécessairement se concentrer davantage pour que les réflexes ne nous ramènent pas du mauvais côté de la route. Un premier arrêt à Kilmore Quay, petit village de pêcheurs avec de nombreuses maisons aux toits de chaume. Martine râle après un pêcheur qui, depuis son bateau à quai, fait le tri de ses paniers de crabes et en rejette la moitié à l'eau (trop petits, ou crevés, on ne saura jamais).


Une maison au toit de chaume de Kilmore Quay
  Ensuite, en suivant les conseils d'un blogueur on se dirige sur Hook Head où nous avons décidé de passer la nuit, près du phare qui serait le plus vieux phare encore en activité du monde (il est en effet vieux de plus de 800 ans et remonte donc à l'époque médiévale).



Le phare de Hook Head


Nous sommes sur une pointe, avec la mer des deux côtés et en bruit de fond, le bruit de la mer qui monte. Trois autres camping-cars partagent avec nous ce bout du monde et pour couronner l'endroit nous avons pu apercevoir un phoque au milieu des vagues à une dizaine de mètres du rivage.


2.    HOOK HEAD  - HELVICK HEAD (12 mai - 109 km)

Départ direction Waterford par le ferry (12 €, on a le temps, mais on évite ainsi environ 35 km de route étroite).
Ballade dans la ville de Waterford, le long du Mall (le boulevard central bordé de maisons géorgiennes), la French Church aujourd'hui en ruines, la Reginald's Tower et la verrerie de Waterford réputée comme étant la plus importante du monde (on se contentera du show-room) avec des pièces de cristal dépassant, pour certaines, les 30.000 €).
La Reginald's Tower et son drakkar
pour rappeler l'origine viking de la ville en 914



Fondée par des moines franciscains en 1240, cette église prit le surnom de French Church quand elle servit de lieu
de culte aux réfugiés huguenots entre 1693 et 1815


Une pièce d'exception : le Cinderella's Carriage
crée dans la cristallerie de Waterford

Après Waterford on prend la route de bord de mer qui est en fait la riviera irlandaise, que l'on prend sous la pluie (d'ailleurs, elle ne nous lâchera pas de la journée).
On fait une halte à Tremore, petite station balnéaire, réputée pour sa grande plage et son parc d'attractions.  
On poursuit jusqu’à Dungarvan, toujours par la côte, la côte est splendide avec des petites criques, dommage que le temps soit un peu bouché. Visite de Dungarvan, joli petit port protégé au fond de sa baie, sur la rivière Colligan et regroupé autour de sa place centrale. On est surpris par le nombre de petites boutiques colorées, beaucoup plus important que chez nous, pour une petite ville de taille comparable (environ 8.000 habitants).
Le port de Dungarvan à l'embouchure du fleuve Colligan
Le petit port d'Helvic Head
On finit la journée sur le petit port d'Helvic, tout au bout d'une péninsule, avec en plus la possibilité de faire le plein d'eau et de vider les WC et tout ça gratuitement.





3.       HELVICK HEAD – GARRETTSTOWN (13 mai - 141 km)

En route pour Cork, avec en passant une halte à Youghal (prononcer " yawl "), sans grand intérêt et plutôt austère, si ce n'est le fait qu'elle servi de décor au tournage du film Moby Dick par John Houston, avec le pub (le Moby Dick) qui hébergea Gregory Peck dans le rôle du capitaine.


Le pub de Youghal qui hébergea Gregory Peck
lors du tournage de Moby Dick
Arrêt à Midleton réputée comme étant la ville du whiskey Jameson. Après bien des difficultés pour s'arrêter, la ville étant en fête (plusieurs petits groupes de jeunes jouent de la musique dans la rue) on finit par trouver un parking de grande surface à l'écart de la ville et c'est en scooter qu'on va aller visiter la fabrique de whiskey. Un reproche, c'est que pour le prix (18 € pour 1 adulte et 15 € pour un senior), on se retrouve dans un groupe anglophone, avec un guide dont le débit de paroles ne nous laisse guère le temps de la compréhension. Heureusement qu'il y a quelques animations qui facilitent la visite et qui nous auront permis de comprendre le circuit de fabrication et de ses trois distillations. Avant de clore la visite je participe à un test de goût entre le Jameson, un whisky écossais et un bourbon américain (respectivement 3, 2 et 1 distillation), je reconnais préférer l'irlandais. Ensuite il y a la véritable dégustation avec en ce qui nous concerne un cocktail très rafraîchissant, même si le temps ne l'impose pas vraiment.
Un alambic historique de la distillerie fondée
en 1825 par les frères Murphy

Les alambics pour la triple distillation
Puis c'est sous la pluie qu'on regagne le camping-car et cette fois il n'y a plus de fête dans les rues.
On arrive à Cork, deuxième ville du pays après Dublin et troisième de l'île avec Belfast, On y arrive vers 17h et on trouve facilement à stationner près de la rivière Lee et ce qui nous surprend tout de suite c'est l'heure à laquelle ferment les boutiques ; on veut aller au Tourist Information, mais celui-ci ferme à 17h, on traverse le British Market, alors que les commerçants commencent à plier, alors qu'il est à peine 18h. Sinon, c'est une ville plaisante et très animée avec ses artères principales de Plunket Street et Saint-Patrick's Street.
En suivant un blog on voulait s'arrêter à Oystertown, mais plus on avançait, plus la route était sinueuse, et ressemblait parfois à une route de ferme.
On a donc décidé de faire demi-tour pour aller vers un autre emplacement repéré sur les blogs : à Garretstown, après Kinsale. On va donc, en passant faire une ballade dans le petit port de Kinsale et son joli village touristique avec ses façades peintes de couleurs vives, que ce soient celles des maisons, des boutiques ou des pubs. C'est le week-end, l'ambiance et la musique irlandaise montent dans les pubs.
Les façades colorées de Kinsale






On va ensuite, comme prévu à Garretstown et on trouve une place à proximité de la plage près d'un groupe de camionnettes occupées par des surfeurs, car vu les vagues, on comprend qu'on est sur un spot.  Un gag : en cherchant un emplacement je me suis retrouvé à rouler à droite, ce qui a valu le rire de plusieurs irlandais, alors que dans d'autres pays je me serais sûrement fait klaxonner, mais on retrouve ici la jovialité du pays, la gentillesse des gens et leur calme sur la route.


La côte au niveau de Garretstown


4.       GARRETTSTOWN - BALTIMORE (14 mai - 81 km)

Arrêt comme tous les camping-cars près de l'abbaye franciscaine en ruines de Timoleague (détruite par les troupes de Cromwell en 1642) qu'on ne peut pas louper sur la route et qui fait office de cimetière. Se balader entre les croix celtiques et les pierres tombales procure une étrange sensation.
L'abbaye du  XIIIe siècle de Timoleague

Le cloître et quelques pierres tombales


On traverse, sans s'arrêter Clonakilty, le village de Michael Collins, héros de la guerre d'indépendance (chef de l'IRA, assassiné en 1922 non loin de son village natal).
On évite au dernier moment Dromberg Stone Circle et des 17 monolithes, la route d'accès étant vraiment étroite et la circulation assez importante en ce jour de week-end (et en plus j'ai eu ma dose de marche arrière pour aujourd'hui).
On s'arrête pour la soirée à Baltimore, petit port qui a dans le passé subit un pillage de pirates algériens qui emmenèrent 200 habitants en esclavage. On va en scooter à Beacon Cap, à trois km du village (attention la route est étroite et finit en cul de sac), où se dresse la silhouette blanche du Lot's Wife ou Baltimore Beacon. Les falaises de ce cap donnent un point de vue incomparable sur la baie qui abrite le port de Baltimore. On n'aura cependant pas l'occasion d'apercevoir les baleines.
La balise maritime de Beacon Cap, localement surnommée la "Lot's Wife" ou "Femme de Sel"
en hommage à un épisode de la Bible où une femme fut transformée en pilier de sel


Les falaises abruptes de Baltimore























La place du village de Baltimore

















5.       BALTIMORE - CASTELTOWNBERE (15 mai - 163 km)

On quitte Baltimore après avoir enfin réussi à trouver une poubelle sur le port. Il faut dire qu'avec le système en vigueur en Irlande de peser les poubelles individuelles au gramme près, il est hors de question de vider nos ordures dans leurs poubelles.
On prend la route en direction de Mizen Head, tout au bout de la première péninsule.
Sur la route on fait une halte sur l'Altar Wedge Tomb, un dolmen irlandais situé près de Schull, construit près du front de mer, dans un cadre exceptionnel.

L'Altar Wedge Tomb de la fin de l'âge de Pierre, réutilisé durant l'âge de Bronze
et qui a fait l’objet de rites au temps des celtes et du moyen-âge irlandais

La côte déchiquetée près du dolmen

Avant d'arriver à Mizen Head, on fait un détour par Crookhaven, petit port à l'écart de la route principale (pour l'histoire, c'est d'ici que Marconi envoya le premier signal télégraphique vers l'Angleterre). On en profite pour faire une halte repas en bordure d'une plage à la sortie du village et bien nous en a pris car on a assisté aux ébats de sept phoques à quelques mètres du rivage.

Le petit port de Crookhaven
Les phoques nous surveillent de loin, on va en compter 7

Pour rejoindre ensuite Mizen Head on prend la «Scenic Road» et là c'est un festival de paysages époustouflants, de rochers recouverts d'écumes de plages sur lesquelles viennent s'écraser les vagues, car nous a dit un irlandais de passage « It's a stormy day » et il n’avait pas tort. Malheureusement on arrive à Mizen Head sous une brume épaisse et même la vendeuse de ticket a reconnu qu'on n'y verrait rien si on prenait le pont qui surplombe la mer, pour aller au phare.
Donc on laisse tomber Mizen Head et on reprend la route vers Bantry par la Coast-Road (rien de comparable avec la Scenic-Road que nous avions prise au sud), quant à Bantry : sans grand intérêt.
On entre alors dans la péninsule de Beara par la côte qui est baignée par le Gulf-Stream. La route est magnifique, bordée de jardins fleuris, de rochers granitiques entre lesquels poussent des rhododendrons et ou broutent des moutons. On a l'impression de paysages de Bretagne en plus grandiose, mais plus calme.

Un paysage au détour d'un virage sur Beara 
Pour ce soir on s'arrête dans le petit port de Casteltownbere, spécialisé dans la pêche en haute mer.

Les bateaux à quai de Casteldownbere, prêts pour la pêche en haute mer

Quelques pub typiques de la place centrale de Casteldownbere,
colorés comme il se doit




6.       CASTELTOWNBERE - SNEEM (16 mai - 111 km)

On poursuit notre route sur le ring de Beara, c'est-à-dire le tour de la péninsule de Beara qui est la plus sauvage.  
A partir de la route sud, avant d'arriver à Allihies, nous avons décidé de faire un crochet en direction de l'île de Dursey qui se trouve à la pointe de cette péninsule. C'est en scooter qu'on va quitter la route principale pour aller sur Garnish Point et jusqu'au point de départ du téléphérique qui surplombe la mer pour rejoindre les deux rives (374 m de long, 250 m au-dessus des flots). Aujourd'hui il n'y a pas de traversée, pour cause de maintenance, de toute façon nous n'avions pas prévu de traverser, le tour de l'île à pied demandant au moins 3h15 de marche.
Le téléphérique pour l'île de Dursey qui épargne aux habitants la périlleuse traversée du chenal.
Il transporte aussi bien des touristes que des insulaires, des vivres, des chiens et des mouton

Après Allihies on fait une halte près des vestiges d'une ancienne mine de cuivre. Puis nous poursuivons par la route nord qui est de toute beauté, à chaque virage le spectacle est grandiose, la côte déchiquetée, la mer, les vagues et côté terre, les rochers, les moutons et les prés aux couleurs vertes. Même si la route n'est pas large (il faut parfois calculer pour se croiser), il n'y a pas beaucoup de circulation et de plus on roule à petite vitesse pour ne rien perdre du spectacle (et aussi parce que les routes sont un peu tape-cul).
Avant de s'engager sur certaines routes (très) étroites par moment,
il faut bien regarder au loin 

Les éternels moutons avec leurs marques distinctives

La mer, les rochers, les vagues, on ne s'en lasse pas...

... et toujours les murets de pierre en guise de clôture
 Eyeries se remarque de loin avec ses quelques façades bariolées de couleurs vives.  
Plus loin avant d'arriver sur Kenmare la route est bordée de rhododendrons sauvages et la végétation est luxuriante, c'est de toute splendeur.


Des rhododendrons géants et parfois aussi des fuchias

Kenmare est une agréable petite ville, très animée et elle nous aura permis de faire le plein chez Super-Valu et Lidl qui se partagent le même parking. En entrant dans le Ring of Kerry par la route sud on s'arrête quelques dizaines de km plus loin à Sneem où on trouve un bivouac pour la nuit en bord de mer au bout d'un cul de sac, le mirage de la journée se poursuit.


Une voie pavée qui finit en cul de sac sur un bras de mer... l'idéal


Le village de Sneem. Après le rejet du Référendum du 27 avril 1969,
le Général de Gaulle quitta le pouvoir,
puis s'y retira en compagnie de son épouse


7.       SNEEM - INCH (17 mai - 135 km)

On est tellement bien à Sneem, en bordure de ce bras de mer, qu'on en profite pour bricoler (je devais refaire toutes les connexions de la télé) avant de repartir.  
La route de la côte sud de la péninsule du Kerry nous amène à Waterville avec sa plage en front de mer. La route qui arrive à Waterville est magnifique avec des surplombs au-dessus de la mer, les îles Skelligs au large et toujours ses étendues vertes constellées de moutons blancs à tête noire. 
La côte et au large les îles Skelligs



Waterville en dehors de sa plage, est prise d'assaut par les photographes qui viennent poser près de la statue de Charlie Chaplin dont la famille était venue passer les vacances en 1960. La ville est envahie de bus qui font le Ring of Kerry dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (je n’ai pas encore compris pourquoi, car au contraire, dans le sens horaire on est toujours du côté mer).
Waterville surtout célèbre pour avoir été la résidence
de villégiature de Charlie Chaplin et de sa famille

On poursuit notre route avec une halte à Caherciveen, la patrie de Daniel O'Connell qui a donné son nom à l'imposante et magnifique église catholique (la seule au monde à avoir été dédiée à un laïc, lequel a combattu pour l'émancipation des catholiques).
L'église le Daniel O'Connell Mémorial Church. Daniel O'Connell dit le « Libérateur », ou l'« Émancipateur », est un homme politique irlandais dont les combats ont marqué la première moitié du XIXe siècle. Il obtient l'émancipation des catholiques d'Irlande (et avec eux, de tout le Royaume-Uni). Promoteur d'un nationalisme irlandais non-violent, il contribue à l'alignement des luttes politiques irlandaises sur les clivages religieux qui divisent le pays, en mobilisant la communauté catholique irlandaise en tant que force politique à part entière.
On apercevra de loin une des fortifications circulaires de la région, les ruines du Ballycarbery Castle et The Old Barracks essentiellement consacrée à Daniel O'Connell.
The Old Barracks de Caherciveen, musée en partie consacrée à Daniel O'Connell
Le Ballycarbery Castle, construit au XVIe siècle. Au cours de l’histoire, le château essuya une attaque dévastatrice où les remparts supportèrent de nombreuses salves de boulet de canon.
Suite à cette bataille, le château resta en ruines, tel que nous le connaissons aujourd’hui
Le fort circulaire de Caherciveen  (Cahergal Stone Fort) daterait du VIIe ou du VIIIe siècle.
Ces forts pouvaient servir à la fois de lieux d'habitations, d'artisanat, de fermes,
de fonctions défensives pour un roi local, d'observatoire, de temple...

On tente un arrêt pour la nuit sur la plage de Rossbeigh Creek, la plage est immense, mais des barres de hauteur, interdisent l'accès aux camping-cars, les places extérieures sont trop en pente pour pouvoir y passer la nuit. Tant pis on file en direction d'une autre plage dont on a les coordonnées, celle de Inch de l'autre côté sur la presqu’île de Dingle. On peut stationner à l'entrée de la plage, les plus téméraires peuvent aller sur la plage, longue de quatre kilomètres et d'accès libre aux véhicules.
La grande plage de Inch, accessible aux véhicules


On reste tout de même globalement déçu par le Ring of Kerry, par rapport au tour de la péninsule de Beara, certes d'accès moins facile, mais beaucoup plus sauvage.


8.       INCH - DINGLE (18 mai - 70 km)

Après avoir refait le plein d'eau nous partons en direction de Dingle. C'est une petite ville aux pubs et restaurants nombreux et très colorés. Elle est très animée et les touristes y sont nombreux. Nous avons eu un coup de cœur pour cette ville.

Quelques pubs, B and B et restos de Dingle



       Nous allons ensuite faire le tour de la Slea Head Drive (la route touristique qui permet de découvrir la péninsule de Dingle), dans le sens des aiguilles d'une montre et il s'agit bien d'un circuit qui revient sur Dingle. Cette route côtière en corniche est de toute beauté, avec ce partage entre le bleu de la mer, marqué par les vagues blanches qui viennent s'écraser sur les rochers et le vert des prés quadrillés de murets de pierres entre lesquels paissent les moutons blancs. 

Toujours ce vert qui tranche sur la mer...

... et les murets de pierre


Sur la Slea Head Drive, un lieu de tournage de Star Wars

Nous revenons sur Dingle pour y manger notre premier Fish and Chips : un cob (morue) et un monkeyfish (lotte) et finir la soirée dans un très beau pub, devant une Guinness avec un accompagnement de musiques irlandaises.


Un excellent pub typique (en jaune) avec musique irlandaise


9.       DINGLE – CLIFFS OF MOHER (19 mai - 184 km)

Dans notre périple pour faire le tout d'Irlande par la côte, nous décidons d'éviter Limerick pour traverser le fleuve Shannon par le ferry à Tarbert, mais on n'aura cependant pas la chance d'apercevoir les dauphins qui ont élu domicile dans l'estuaire.
La traversée du Shannon en ferry, mais sans les dauphins
Nous poursuivons la route pour rejoindre la petite ville de Kilkee sur la côte, lovée autour de sa baie circulaire qui abrite une magnifique plage.
La superbe baie de Kilkee
La route de la côte nous amène ensuite aux Falaises de Moher (Cliffs of Moher), juste après la petite ville de Liscannor. On va directement au parking, où nous allons passer la nuit. Comme il n'est pas trop tard, on en profite pour aller voir les falaises en empruntant le chemin du côté Sud sur environ 4 km. Ces falaises sont vraiment impressionnantes et offrent une vue spectaculaire, du haut de leurs 200 mètres (elles culminent à 214 mètres). 




Et ce que l'on retient également c'est que les conditions sont idéales pour aborder les falaises, à savoir le soir quand le flot de touristes est parti, il doit en être de même le matin avant leur arrivée, c'est ce que l'on verra demain quand on ira de l'autre côté, vers le Nord.
En regagnant le camping-car, on réalise que le Visitor Center est fermé et que nos billets risquent de ne plus être valides demain, mais au moins on peut passer la nuit (prix du billet : 4,50 € pour un senior, 6 € pour un adulte, véhicule compris).
Petit à petit, le parking va se désertifier et au final nous ne resterons qu'à deux camping-cars et contrairement à ce que l'on craignait il n'y a pas trop de vent.




10.       CLIFFS OF MOHER - BEALACLUGGA (20 mai - 70 km)

Cette fois-ci on se diriger vers la promenade Nord des Falaises de Moher , mais au préalable on se rend au Visitor Center, malgré nos tickets datés de la veille. Dans ce centre, outre les commodités habituelles (boutiques à souvenirs, cafétéria, toilettes…), on y trouve une exposition sur les falaises, avec de nombreuses photos et écrans, ainsi que la possibilité de se faire filmer ou prendre en photo devant un décor de falaises et de l'envoyer ensuite aux adresses mail que l'on souhaite). Deux films de quelques minutes y sont également projetés (dont un qui montre les falaises vues comme à travers les yeux des oiseaux), ainsi qu'une animation intéressante permettant de suivre l'évolution de la terre au travers des temps géologiques.
Puis nous partons pour la promenade Nord, il est encore tôt, on peut en profiter et surtout prendre des photos tranquillement. On va découvrir les falaises avec un éclairage différent de ce qu'on avait vu la veille, avec ces nuées d'oiseaux qui nichent et volent autour des falaises. En dépassant la Tour O'BRIEN, on s'éloigne encore un peu plus des flux touristiques, on peut alors profiter davantage du spectacle et même s'approcher en rampant sur une dalle en surplomb et contempler le vide à la verticale, ainsi que les oiseaux qui nichent dans les falaises.
La tour O'Brien construite en 1835 par Cornelius O'Brien (1782 - 1857)
un politicien irlandais
Les falaises s’élèvent jusqu’à 214 m au-dessus de l’océan sur une longueur de 8 km
On peut parfois s'allonger à l'aplomb du vide sur ces dalles plates : effet garanti


Même si elles sont solides, peut de monde s'aventure sur ces rochers au-dessus du vide

Un chemin permet d'aller de Liscannor à Doolin, soit environ 12 km

Ici il n'y a pas trop de vagues, mais il paraît que les jours de tempête,
la colère des flots vient encore amplifier le spectacle
Les oiseaux marins, par milliers, nichent dans les falaises
 Après ce spectacle on reprend la route et on tombe dans la région du Burren plateau karstique désertique situé au nord-ouest du Comté de Clare). Ce plateau rocheux est sillonné de crevasses et de fissures dans lesquelles viennent pousser des petites fleurs, comme la gentiane jaune, des pâquerettes et beaucoup d'autres dont j'ignore le nom. Ces crevasses forment par endroits des motifs presque géométriques et il est assez facile de les parcourir, en passant d'une pierre à l'autre. Ce paysage lunaire, désertique aura fait dire à un des adjoints de Cromwell "C'est une région où il n'y a pas assez d'eau pour noyer un homme, pas assez de bois pour le pendre, pas assez de terre pour l'enterrer". En ce qui nous concerne, on y a trouvé une région à la fois fascinante et impressionnante.
Le Burren, vaste plateau karstique
Ces petites fleurs roses (Arméries maritimes) sont partout dans le Burren


La gentiane jaune pousse également dans les anfractuosités des roches

On s'arrête à l'entrée de Ballyvaughan au Jardin des Souvenirs (Garden of Remembrance) qui comporte sur une pierre la proclamation de l'Etat d'Irlande. On en profite pour faire le plein d'eau à une source d'eau fraîche située à proximité (53° 07.242' - 9° 09.463' Ouest).
On va faire un crochet en s'éloignant de la mer pour aller voir le Dolmen de Poulnabrone, situé à 8 km au sud de Ballyvaughan, en plein Burren. La visite est gratuite et le dolmen est tout simplement impressionnant !
Le dolmen de Poulnabrone, âgé de plus de 5.800 ans, aurait été bâti pour servir d’autel funéraire : 
on y a trouvé de nombreux ossements et vestiges humains, 
prouvant que plus de 22 corps y ont été brûlés sur une période de 600 ans (de 3200 à 3800 avant J.C)

Ici encore, les rochers empilés servent de murets

On revient sur la mer et on trouve un bivouac pour la nuit à Bealaclugga, sur un petit parking, en contrebas de la route, tout près d'un bras de mer.
Bealaclugga : un bras de mer avec un cygne pour décor


11.       BEALACLUGGA - CARRAROE (21 mai - 94 km)

Première étape de la journée : Dunguaire Castle à Kinvara, sur la baie de Galway, un château-fort du XVIe siècle bien conservé. On n'ira cependant pas le visiter, tout le monde s'accordant pour dire que c'est cher pour ce qu'il y a à voir. On peut cependant en faire le tour et admirer le panorama exceptionnel offert sur le port de Kinvara et la baie de Galway.
Le château aurait été bâti en 1520 par le clan Hynes, une famille régnant sur la région depuis 662. 
D’après la légende le château aurait été construit sur le site où se trouvait autrefois le palais royal de Guaire Mac Aidne Colmáin, un des plus célèbre rois du Connacht.
De l'autre côté de la baie, nous atteignons Galway et comme tous les camping-cars, nous allons nous garer sur le port, le long de DOCK Street. Même avec un peu plus de 70.000 habitants et le fait qu'elle soit la 4ème ville d'Irlande après Dublin, Cork et Limerick, on a rapidement fait le tour des lieux à voir.
Nous entrons dans le centre-ville par le "Quartier latin" au niveau de Quay Street que nous remontons entre pubs branchés et magasins aux couleurs vives. 
Des pubs dans le "Quartier Latin"...


...et encore des pubs



Le quartier est très animée, on y croise des chanteurs de rue, ainsi qu'une danseuse de claquettes irlandaises.  



Saint-Nicholas Church : une des églises médiévales
les mieux préservées de toute l'Irlande, bâtie en 1320
On visite, en passant, le marché de Galway, au pied de la Saint-Nicholas Church : une église médiévale dont l'intérieur révèle une architecture particulière avec de larges ouvertures. 
Le Lynch's Castje : cette bâtisse gothique fut l
a propriété d'une grande famille de Galway au XVe siècle













On passe devant le Lynch's Castle, considéré comme la plus belle townhouse d'Irlande, datant du XVIe siècle et aujourd'hui occupé par la banque AIB. 








Après les statues représentant les frères Wilde, on atteint Eyre Square (ou Kennedy Park), un espace vert dédié au président Kennedy, qui fit ici un triomphe en 1963. Au centre, une sculpture d'apparence rouillée, symbolise des voiles. On va flâner le long des quais de la rivière Corrib, agréable, avec ses déversoirs d'eaux, ses nombreux cygnes et on atteint le port de tourisme avec ses façades colorées. Il faut donc s'arrêter à Galway qui n'est pas très grande, mais qui est accueillante et très animée.
La rivière Corrib à Galway et le quartier portuaire

Les façades colorées en bord de mer sur le Long Walk
On quitte Galway en longeant les plages, la baie et on atteint Carraroe, après avoir quitté la route principale au niveau de Costelloe. On tombe encore sur un bout du monde, une route qui finit en cul de sac, sur de petites plages, séparées par des rochers. On passe la nuit sur un petit parking du front de mer devant un monument en "fils de fer" dédié à Micheal Ó Huiginn qui fut maire de Galway à trois reprises. Devant nous, une jument et son poulain gambadent autour d'un curragh renversé.


Le monument en front de mer, dédié à un ancien maire de Galway

Encore un coin sympa pour la nuit

12.       CARRAROE - BUNOWEN PIER (22 mai - 93 km)

Direction Clifden et pour cela on va rejoindre la route principale qui va de Galway à Clifden à Maam-Cross.
La route qui mène à Maam-Cross est parsemée de lacs et de tourbières, dans une région sauvage de paysages verdoyants.  
Paysage de lacs et de tourbière sur la route qui mène à Maam-Cross
On va à cette occasion croiser nos premières exploitations de tourbières : des hommes sont affairés à ramasser les mottes de tourbe qui étaient dressées pour accélérer leur dessiccation. Après les avoir empilées, ils les chargent, à la main, sur un tracteur. A côté, d'autres bancs de tourbe sont déjà ouverts, prêts à être exploiter ; ailleurs les mottes encore gorgées d'eau, fraîchement débitées, sont étalées à même le sol pour sécher au soleil, avant d'être dressées, lorsque leur consistance le permettra.  
Les mottes de tourbe sont dressées pour accélérer leur dessiccation

Les ouvriers ramassent les mottes séchées
Après le croisement de Maam-Cross, le même paysage se poursuit, en longeant les Twelve Bens (les montagnes du centre du Connemara) ; il est toutefois un peu moins désert qu'avant Maam-Cross, en raison notamment de la circulation.
Au loin les Twelve Mountains
Après Recess, on bifurque à gauche pour aller à Roundstone, petit port de pêche typique avec ses maisons colorées. Au Sud du village on trouve un emplacement près d'une petite anse aménagée en port  et on tombe tout de suite sous le charme, au point de sortir les transats face à la mer, bien décidés à s'installer pour la nuit. Devant nous des curraghs renversés attendent peut-être d'être remis à l'eau, d'autres petits bateaux de pêche dans un état délabré restent à jamais cloués sur la berge, à même les prés fleuris. 
Un curragh renversé (ou currach), le bateau léger typique des côtes ouest

Quelques barques échouées à Roundstone

La mise à l'au située au sud de Roundstone
C'est dans ce contexte que quelques heures plus tard, vers 20h, un voisin vient nous signifier qu'il est interdit de rester ici en camping-car et que le chef de la police en personne doit venir sous peu nous le confirmer. Vrai ou pas, on ne souhaite pas, passer la nuit près d'un individu que notre présence semble déranger et même s'il est resté très correct et que rien ne mentionne cette interdiction, nous préférons partir.

C'est ainsi qu'on va passer rapidement devant les superbes plages de sable blanc de Dog's Bay et qu'après avoir repéré sur Maps.Me, une plage un peu plus à l'Ouest, on tourne à hauteur de Ballyconneely pour rejoindre le petit port de Bunowen, où on pourra passer la nuit près d'une fumerie de saumons, après avoir toutefois demandé l'autorisation.
Bunowen et la fumerie de saumons

13.       BUNOWEN PIER - LETTERFRACK (23 mai - 35 km)

Avant de partir on en profite pour visiter le petit port de Bunowen, à partir duquel on devine aux loin les ruines du Bunowen Castle, aujourd'hui propriété privée. Le port est on ne peut plus calme : un bassin, une rampe et quelques bateaux de pêche qui ne semblent pas pressés de sortir en mer.
Le petit port de Bunowen Pier

Les ruines du Bunowen Castke, lequel daterait du XIIe ou XIIIe siècle,
et aurait été élevé dans un style anglo-normand par le clan des O’Flahertys

La Connemara Smokehouse, à côté de laquelle on a passé la nuit,  est une affaire de famille depuis 1979 et livre (si l'on en croit ce qui est écrit), le meilleur des saumons et poissons fumés de toute l’Irlande. Le fumoir qui est le plus ancien de tout le Connemara, est situé tout au bout du port.
La Connemara Smokehouse
Départ direction Clifden avec, au passage, la magnifique plage de Derrygimla. Clifden, capitale du Connemara est très animée et on reste, comme toujours, surpris par le nombre de boutiques, comparativement à notre village de Sausset-les-Pins qui fait plus du double de population (7300 vs 2600) ; de plus on a l'embarras du choix pour les petites surfaces, avec la multiplication des enseignes (Lidl, Spar Super Valu…). Bien sûr on ne compte pas non plus le nombre de pubs, mais c'est une tradition en Irlande. 
La plage de Derrygimla

La place de Clifden
Après s'être garé sur le parking de Lidl, c'est en scooter que l'on va faire le tour de la Sky Road (Upper et Lower) : circuit d'une dizaine de km, à l'Ouest de Clifden qui serpente le long d'une route sinueuse, avec quelques panoramas superbes sur la baie de Clifden, sur le Clifden Castle en contrebas, sur les îles à l'horizon, sur l'océan. 
Le Clifden Castle, manoir construit vers 1818 par John D'Arcy.
Il est inhabité depuis 1894, et depuis est resté à l'état de ruine

Vue depuis la Sky Road, pas très large par endroit, il faut bien le dire

Bien sûr on y rencontre des moutons à tête noire à profusion qui paissent tranquillement dans les champs et toujours ces contrastes de couleurs entre la terre, le ciel et l'océan.








Après Clifden on va dans le Parc National du Connemara, dont l'entrée du parc se trouve dans le village de Letterfrack et c'est sur le parking visiteurs qu'on va passer la nuit.
Comme il n'est pas trop tard, comme il ne fait pas trop mauvais et comme on ne sait pas quel temps il fera demain, on va profiter de la soirée pour faire un circuit intermédiaire (sentier jaune de 1,5 km) qui nous fera déjà découvrir la flore sauvage du Connemara. Bien entendu on a au préalable visité le Visitor Center  (gratuit, tout comme l’entrée dans le parc) qui, malgré une panne de vidéo, nous a permis de bien comprendre la flore et la faune locale, les tourbières (le bog) et leurs exploitations, donc très intéressant et instructif. On y apprend également que les tourbières sont un remarquable milieu de conservation, et qu’on y découvre régulièrement des corps humains encore bien conservés, propices à l’émergence de légendes et de croyances. L’exposition est en anglais évidemment, mais un petit fascicule en français résume grossièrement l’exposition.
Vue embrumée, sur le parc du Connemara
De retour au camping-car, pas question d'ouvrir les fenêtres, car les midges commencent à nous envahir. Il s'agit d'une sorte de moucheron particulièrement vorace, qui se déplacent en formation serrée et que l'on avait déjà rencontrées en Ecosse. Il faut savoir que les midges sont particulièrement agressifs à l'aube et au crépuscule et que les lotions préventives vendues en France contre nos gentils moustiques n'y feront rien... et à vrai dire, celles vendues sur place ne seraient pas toujours plus efficaces.

14.       LETTERFRACK – ACHILL SOUND (24 mai - 99 km)

Au matin, le temps ne s'est pas arrangé, il bruine, mais on ne se décourage pas pour autant  et on décide de partir pour le circuit intermédiaire (le violet long de 3 km) du Parc National du Connemara. Nous sommes quasiment les premiers visiteurs de la journée et on apprécie pleinement le calme et la sérénité du lieu. Le sentier, même s'il grimpe par endroit, reste facile à faire et est déjà suffisant pour bien apprécier le site et cette nature sauvage et verdoyante, faite de tourbières et de bruyère. Arrivé à la bifurcation avec le sentier rouge qui mène au sommet de Diamond Hill et d'où on est censé avoir une vue superbe sur le Connemara, on croise un français qui en revient et nous indique que là-haut tout est bouché et qu'on ne voit rien, donc inutile de poursuivre et on va donc boucler sur le circuit violet.
Effectivement, inutile d'aller plus loin !

Nous reprenons la route vers l'Abbaye de Kylemore, ce château, reconverti en une superbe abbaye, dans un environnement également superbe, adossé à la montagne, avec un lac au premier plan. La visite est chère, de surcroît la moitié de l'abbaye est masquée par des échafaudages. Nous nous contenterons de faire des photos extérieures de l'abbaye et de ses environs sublimes.
L'Abbaye de Kylemore ... avec ses échafaudages

Kylemore au fond et le lac au premier plan.
Mitchell Henry, ce riche politicien anglais né de parents irlandais
 aurait eu l'idée de construire ce château, lors de son voyage de noces au Connemara,
où lui et sa femme Margaret auraient particulièrement apprécié Kylemore
On poursuit la route et on rencontre encore des paysages grandioses et superbes, notamment en longeant le fjord, un peu avant Leenaum et toujours ces étendues de rhododendrons géants.

"Champs de rhododendrons" devant le fjord
Au passage, une rivière soi-disant à truites
Peu après Leenaum on quitte le Connemara, pour le comté du Mayo, avec des paysages assagis, moins spectaculaires, fait de landes.

Westport : la ville s’articule autour d’une promenade (The Mall), parallèle à un canal d’agrément. On est en ville au moment de la sortie des classes et on peut voir les élèves en uniformes, rien de vraiment sexy : jupes ou pantalons à carreaux, bas, chaussures plates…


Westport et son canal
Après Newport qu'on traverse sans s'arrêter, on fait un crochet vers Burrishole Abbey : abbaye du XVe siècle, au bord de la baie. Le site en ruine est on ne peut plus reposant, entouré de ses dalles funéraires, à même la nef.

L'abbaye de Burryshole et ses dalles funéraires
Après Mulranny, on s'arrête à l'entrée de Achill Island, à Achill Sound, le pont qui marque l'entrée de l’île, avec ses commerces et on trouve à passer la nuit sur un petit parking, juste après le pont. 
Le pont d'Achill Sound

Coucher de soleil depuis Achill Island


15.       ACHILL SOUND – ROSS BEACH (25 et 26 mai - 154 km)

Jeudi 25 mai
Aujourd'hui il fait soleil et c'est tant mieux, car on est parti pour faire le tour d'Achill Island, la plus grande des îles irlandaises.
Après Achill Sound, on prend l'Atlantic Drive à gauche, direction Douega par la côte. En route on fait une halte sur un petit port proche de la Tour de Kildavnet qui fût la demeure de Grace O'Malley, surnommée la Reine Pirate du fait des taxes qu'elle imposait aux bateaux qui voguaient sur ses eaux.
La tour de Kildavnet construite au XVe siècle par le Clan O’Malley,
permettait de contrôler les eaux de Clew Bay ainsi que la côte ouest du Comté de Mayo
Après avoir longé la baie sur quelques kilomètres, on atteint le grand large avec une côte déchiquetée de toute beauté, des paysages époustouflants et à chaque virage de cette route qui longe le littoral, c'est un nouveau panorama magnifique. Les prés verts, délimités parfois par des murets de pierres empilées, sur lesquels paissent les éternels moutons à tête noir, finissent en falaise au-dessus de la mer et des vagues qui s'écrasent sur les rochers. La route sinueuse est tout de même assez large et comme elle n'est pas très fréquentée, on a tout le temps pour musarder ou s'arrêter pour de nouvelles photos. 

Une route très peu fréquentée et de nombreuses possibilités pour s'arrêter

Les moutons à tête noire sont sur toutes les falaises

Partout des criques ...

et des paysages superbes

La route est jalonnée de bancs dédiés à un proche parent.
Après Douega, on quitte la côte pour atteindre la route centrale de l'île qui rejoint le pointe septentrionale de Achill Island.
On s'arrête à Keel, pour prendre le scooter et partir à la découverte de Keem Bay. Keem Bay, à l'extrémité ouest de l'île d'Achill, est l'une des baies les plus pittoresques d'Irlande. Elle est accessible par une route de falaise sinueuse sur le versant du mont Croaghaun. Sa belle plage de sable fin est encadrée par deux falaises et entourée de monts, dont le mont Croaghaun, le plus élevé de l'île (668 m). 
La plage de Keem Bay vue depuis la route d'accès

La plage en cul de sac au pied du mont Croaghaun
Keem Bay est avant tout un village de pêcheurs. C'était le centre de l'industrie de la pêche au requin sur l'île d'Achill dans les années 50 et 60. En ce temps-là, le requin pèlerin visitait fréquemment les eaux autour de Keem Bay et était pêché notamment pour son huile de foie exportée depuis Keem Bay pour servir de lubrifiant de qualité dans l'industrie aérospatiale. La pêche se pratiquait sur les currachs, ces barques traditionnelles de l'ouest de l'Irlande. On apprend tout ceci grâce à des panneaux disposés sur le petit parking dominant la plage.
Un des panneaux décrivant l'activité passée de Keem Bay,
dédiée à la pêche aux requins pèlerins
De retour sur Keel, on profite du scooter pour pousser un peu plus loin, visiter le village fantôme de Slievemore qui constitue un vestige de ce que la vie a pu être par le passé sur l'île. Il comprend une centaine de maisons traditionnelles en pierres séchées, presque toutes alignées sur 2 km. Poussés par la Grande Famine, qui a plongée l'île dans la misère au milieu du XIXe siècle et a provoqué une émigration massives des Irlandais, les habitants du village de Slievemore ont abandonné leurs maisons, souvent pour aller tenter leur chance de l’autre côté de l’océan. Aujourd'hui ce site, d'accès gratuit, gardé uniquement par les moutons, est impressionnant et chargé d'émotions.
Un des gardiens du site
Ce village a connu plusieurs vagues successives d'installations, dont la première daterait du XIIe siècle.
La présence d'une tombe mégalithique à proximité du village, datant du IIIe ou IVe siècle avant J.C., atteste même de la présence humaine dans cette zone il y a 5000 ans.

Revenus au camping-car, on profite du soleil et de la plage de Keel, avant de reprendre la route et quitter Achill Island, qui reste certainement un des endroits les plus fabuleux d'Irlande, pour nous, avec la péninsule de Beara et s'il y a une chose à dire pour résumer, c'est "il faut absolument y aller".
On poursuit la traversée du comté de Mayo, après Mulranny, par Ballycroy et Bangor, pour atteindre Ballina, qu'on a décidé de revenir voir demain. La route suivie entre Ballycroy et Ballina ne présente pas beaucoup d'intérêt, avec ça et là quelques exploitations industrielles de tourbières.
En attendant, sur les conseils d'un blogueur, on va rejoindre Ross Beach à proximité de Killala. Tout au bout d'une petite route en cul de sac, on tombe sur un coin paradisiaque, avec un petit parking en surplomb de la plage à l’embouchure de la rivière Moy, un point d'eau et la possibilité de vidanger. On va y rester deux nuits.  

La pointe de Ross Beah, un coin idéal pour la nuit

La plage devant nous, largement découverte à marée basse



Vendredi 26 mai  
Le temps semble dégagé et comme on a décidé de passer une nouvelle nuit ici à Ross Beach; on prend le scooter pour aller à Ballina. En fait on a l'intention de consacrer la journée à ce haut lieu de la pêche au saumon.
En route on fait une halte à Killala que l'on remarque de loin avec sa tour ronde. En effet l'horizon de Killala est dominé par une tour ronde, datant du XIIe siècle, réputée comme étant une des plus belles d'Irlande. La tour est bien conservée, mais inaccessible et son environnement est minable, rien n'a été fait pour la mettre en valeur.
Killala, connue pour avoir été le lieu de débarquement du corps expéditionnaire
français mené par le Général Humbert lors de la rébellion de 1798.

Ballina est une ville typiquement irlandaise, avec un centre très commerçant et très coloré. La ville bénéficie d’une réputation internationale chez les amateurs de pêche : la rivière Moy qui traverse la ville est considérée comme la rivière la plus poissonneuse d’Irlande, en particulier pour le saumon.
Lors de notre passage il devait y avoir un concours de pêche, car une dizaine de pêcheurs vêtus de cuissardes étaient dans le lit de la rivière, en plein centre-ville, en train de pêcher à la mouche. Et au bout d'une demi-heure on a enfin vu une magnifique prise qui devait faire dans les 80 cm. Pour ma part je me contente d'acheter des mouches, car on n'a pas vraiment le temps de prendre un permis pour se lancer dans cette pêche. Sinon Ballina ne présente pas beaucoup d'intérêt.
Le geste auguste de la pêche à la mouche

Un magnifique saumon

Les pêcheurs équipés de cuissardes en rang d'oignon dans le lit de la rivière Moy à Ballina
Sur le retour on va voir le Belleck Castle (un château construit sur les ruines d'une ancienne abbaye médiévale, dans un parc superbe) et la Moyne Abbey (une abbaye franciscaine avec sa tour altière) par la petite route côtière très étroite.
Le Belleck Castle, aujourd'hui manoir aménagé en hôtel

La Moyne Abbey, impressionnantes ruine ecclésiastique du comté de Mayo

On arrive à temps au camping-car sous la pluie, alors qu'on était partis sous un beau ciel, mais on commence à s'habituer à ces changements brusques de temps depuis qu'on est en Irlande. On pourra quand même profiter de la plage, largement découverte à marée basse.




16.       ROSS BEACH - PORTNOO (27 mai - 217 km)

Direction le comté de Donegal, dans la province d'Ulster. Attention, Donegal n'est pas le chef-lieu du comté de DonegalL, bien que le nom soit le même. Le chef-lieu du comté est Lifford, et Letterkenny en est la plus grande ville.
La ville de Donegal est justement une étape dans cette journée. La ville de Donegal est située sur la baie de Donegal, à l'embouchure de la rivière Eske. C'est une petite ville avenante et animée. Les deux bâtiments importants de la ville sont Donegal Abbey et Donegal Castle, construits respectivement en 1475 et 1505.


Donegal, sur la rivière Eske, la ville d'origine du clan O'Donnell, qui joua un rôle clé dans l'histoire de l'Irlande. Du XVe au XVIIe siècle, ils étaient les principaux opposants du rattachement de l'Irlande au royaume d'Angleterre 

L'Abbaye de Donegal a été bâtie à la même époque que le Donegal Castle, par le clan O'Donnell. C’est en ces lieux que démarra l’écriture des « Annales des Quatre Maîtres », un ouvrage recensant de nombreuses chroniques issues de différentes périodes de l’Histoire Irlandaise.

Le château du Donegal a été bâti en 1474 par les O’Donnell. Malheureusement, la famille dut quitter l’Irlande pour la France lors de l’épisode de la Fuite des Comtes. Afin de ne pas laisser le château aux mains des britanniques qui les pourchassaient, la famille décida de brûler elle-même le château, ne laissant derrière elle que pierres et cendres. En 1611, le château et les terres furent donnés au capitaine anglais Basil Brooke, qui réalisa de grands travaux de reconstruction et ajouta une aile au château dans un style jacobien
Un peu avant d'arriver à Ardara (à environ 6 km), on bifurque sur la gauche en direction des grottes de Maghera (Caves of Maghera) et de la cascade d'Assaranca (Assaranca Waterfall). La route étroite est superbe qui longe la baie largement dégagée à marée basse. On n'ira pas jusqu'aux grottes, on préfère s'arrêter à la cascade en raison de l'étroitesse de la route, d'autant plus qu'il fait faire la route en sens inverse.


La cascade d'Assaranca

Le superbe estuaire de la Bracky River, largement dégagé à marée basse,
vu depuis la route étroite qui mène aux grottes de Maghera
Notre étape pour la nuit est Narin-Portnoo (deux stations balnéaires voisines) et nous nous arrêtons en bordure de plage, à proximité du caravaning, à 1 km à l'Est de la mise à l'eau de Portnoo (on ne parle pas de port dans ce cas). On a même, à disposition, de l'eau chaude et froide, ainsi que des WC pour la vidange des eaux noires.
La plage entre les stations sœurs de Narin et Portnoo


La plage de Narin-Portnoo. Elle permet d'accéder à pieds,
à marée basse à la petite île de Inishkeel qui lui fait face

Nous sommes surpris par le nombre d'immatriculations britanniques, mais il est vrai que nous sommes en week-end et que nous sommes proche de l'Irlande du Nord, nation constitutive du Royaume-Uni. On pense surtout que les britanniques ont dû investir sur cette côte proche de chez eux. En tout cas la ballade jusqu'à la mise à l'eau est très sympathique.

La mise à l'eau de Portnoo













17.       PORTNOO - BUNCRANA (28 mai - 164 km)

On continue notre montée le long de la côte irlandaise en pénétrant dans la région des Rosses au Nord de Dungloe, on est frappé par l’atmosphère de bout du monde qui se dégage de cette région. Un paysage de tourbières, de landes, de rochers, de lacs, dominés par des collines basses et caillouteuses. Lorsqu'on longe les baies à marée basse, c'est encore plus magnifique, avec ses vastes étendues qui scintillent à la lumière.
En prenant la route de la côte qui fait le tour de la péninsule de Dungloe jusqu'à Crolly, on traverse une région sauvage qui cache le long de sa côte des criques et des plages superbes.
Premier arrêt à Burtonport qui est le point de départ du ferry vers Aran Island dont la silhouette au large domine la côte. Le port, même s'il n’a pas beaucoup de charme, donne une impression de bout du monde et on n'y trouve pas les va-et-vient incessants de véhicules que l'on a habituellement autour des ferries. Ici les quelques ferries présents ne peuvent contenir qu'une dizaine de véhicules. Autre curiosité, un restaurant affichant un homard géant qu’on ne peut pas rater (The Lobster Pot).
Le port de Burtonport

L'arrivée du ferry depuis l'île d'Aranmore

The Lobster Pot

Après Burtonport on va prendre une petite route qui part de la R259 pour suivre un panneau Tra (« plage » en gaélique). Après avoir contourné quelques maisons et dépassé un cimetière, on se trouve tout de suite au milieu des rochers, à proximité de crique et de plages superbes que l'on découvre encore à marée basse, quasiment  désertes.
On va cependant faire demi-tour et regagner la grande route, n'étant pas sûr de pouvoir poursuivre en camping-car.

Quelques maisons, un cimetière, au bout de nulle part...
...près d'une crique, ici à marée basse
Arrivés à Dunfanaghy, on fait une halte sur le môle qui donne sur la baie de Sheephaven. La rue animée est bordée de boutiques colorées, sur la baie trottine un groupe de chevaux.
La rue centrale de Dunfanaghy

La baie à marée basse est un lieu de prédilection pour une ballade à cheval
En poursuivant notre route pour Buncrana, on passe par Letterkenny, la plus grande ville du Comté de Donegal, qu'on voulait juste traverser. Mais alors qu'on allait quitter la ville on tombe sur une fête de laquelle se dégage de la musique celtique. Il en faut pas plus pour qu'on s'arrête sur le parking de Lidl proche et qu'on aille y faire un tour. Il s'agit d'une marche pour le cancer et à cette occasion un podium est dressé et des chanteurs celtiques s'y succèdent. L'ambiance devient même électrique quand un duo des Riverdance monte sur scène pour entamer un spectacle de claquettes irlandaises qui se termine en danse du balai : superbe.
Couple de Riverdance à Letterkenny


On atteint ensuite Buncrana et on s'installe sur l'aire de camping-cars qui jouxte l'Office de Tourisme, à l'entrée de la ville (gratuit, avec de l'eau uniquement et réveil matinal dû à la proximité de la route passante de Letterkenny).

Le petit parc situé près de l'aire de camping-car, entre un terrain de golf et la baie, est consacré à l'hymne  Amazing Grace et à son parolier John Newton, initialement marin qui pratique le commerce des esclaves et qui au cours d'une traversée très agitée à cause d'une énorme tempête demande l'aide de Dieu ; sauvé, il embrasse la foi anglicane évangélique.
A quelques minutes à pied on rejoint Buncrana et on va dans le parc qui a été légué à la ville par un riche aristocrate. Une fois traversé le vieux pont de pierre sur la rivière Crana, on se balade sur une allée couverte d'arbres le long de la rivière.
Le vieux pont de pierre sur la rivière Crana marque l'entrée du parc

Le Swan Park de Buncrana, une magnifique ballade au bord de l'eau


18.       BUNCRANA - BUSHMILLS (29 mai - 95 km)

Buncrana est le point le plus septentrional de notre voyage. En effet, les jours passent et il nous reste encore pas mal de chose à voir : Derry, le comté d'Antrim, Belfast, Dublin..., c'est pour cela qu'on décide de ne pas faire la péninsule d'Inishowen avec Malin Head, qui lui est le point le plus septentrional d'Irlande.
Direction Londonderry, mais on dira Derry par égard aux irlandais, London ayant été ajouté en 1613 pour indiquer les liens établis avec la corporation des marchands de Londres, pour humilier les irlandais. Pour stationner on a été directement à l'Office de Tourisme qui nous a indiqué un parking adapté à quelques minutes à pied des remparts, à Foyle Park (pas cher et la possibilité de payer en €).
On monte vers la cité par Wapping Lane et on remarque tout de suite les bordures de trottoir aux couleurs bleu-blanc-rouge, pas en notre honneur, mais de celui de l'Union Jack, on est dans l'historique quartier protestant de The Fountain, bastion loyaliste à la couronne d'Angleterre. On y trouve Heritage Tower, en hommage aux victimes des guerres ...et des conflits plus récents.
Heritage Tower : tour restante de l'ancienne prison démolie dans les années 70 et devenu un musée

Cette statue située à l'entrée de Derry représente un catholique
et un protestant qui se tendent la main

Dans le quartier "The Fountain" fief des protestants. C'était le principal quartier protestant. On peut appeler ses habitants protestants (leur religion), unionistes (union avec la Grande-Bretagne) ou loyalistes (loyauté vis à vis de le reine d'Angleterre)

On entre dans la cité par New Gate et on se rend à Saint-Colomb's Cathedral, une cathédrale anglicane édifiée en 1633, dédiée à Saint Colomba, l’un des douze apôtres de l’Irlande, qui a apporté le christianisme dans la région. C'est la première cathédrale protestante construite en Irlande.
Saint-Colomb's Cathedral qui porte sur son fronton l’inscription
« If stones could speake then London's prayse should sound
who built this church ant cittie from the ground"
On traverse Bishop Street, l'artère principale encore déserte en cette heure de fin de matinée et dans le prolongement de Society Street on monte sur les remparts au niveau de Grand Parade. De cette esplanade on surplombe les quartiers Ouest du Bogside, ce qui explique la présence de grilles de protection. 
Le quartier catholique du Bogside, vu depuis les remparts.
Sa proximité, avec le quartier protestant Fountain est responsable d’un des plus lourds épisodes du conflit nord-irlandais : celui des Troubles, et du Bloody Sunday

C'est de ce quartier catholique qu’ont démarré les troubles en Irlande du Nord et que s’est déroulé le sinistre Bloody Sunday. On accèdera plus tard dans ce quartier, pour l'instant on continu sur les remparts avec Butcher Gate et on redescend dans la cité à Castle Gate, pour visiter Derry Craft Village, un quartier joliment réaménagé en petits commerces et artisanats.


Derry Craft Village
La place entourée de commerces et d'artisans de Derry Craft Village

De retour sur les remparts, on contourne Tower Museum et on atteint Shipway Gate, d'où on a une vue magnifique sur The Guildhall. Sa visite est gratuite et vaut le détour, en particulier sa grande salle ornée de somptueux vitraux colorés et doté d'un orgue majestueux. Des expositions sont organisées tout au long de l’année par le Guildhall, notamment une exposition permanente qui présente l’histoire de Derry.
Le Guildhall : ce bâtiment construit en 1890 puis reconstruit en 1908 après un incendie abrite le conseil municipal de Derry. Symbole de la discrimination contre les catholiques, il fut visé par deux attentats de l’IRA en 1972. De 2000 à 2005, The Guildhall a accueilli l’enquête officielle sur le Bloody Sunday

La grande salle de la Guildhall : bois chaleureux, lumière tamisée,
vitraux magnifiques et orgue monumentale

Un passage par le Pont de la Paix (Peace Bridge), le nouveau pont sinusoïdal de 2011, qui évoque une poignée de mains et symbolise la réconciliation des habitants des deux rives de la rivière Foyle et on retraverse la cité pour sortir par Butcher Gate dans le quartier du Bogside.
Le pont de la Paix
On descend dans ce quartier chargé d'histoire au niveau de Free Derry Corner avec ce pan de mur portant l'inscription "You are now entering Free Derry", ainsi qu'un message de solidarité avec la Palestine. A proximité, un monument, le H Block Monument, en mémoire de Bobby Sands et des autres grévistes de la faim morts dans les geôles britanniques au début des années 80.
La fresque de "Free Derry", encadrée par celle de Bernadette Devlin et de l'enfant au cocktail molotov.
Elle délimitait l'enclave nationaliste, autoproclamée autonome, de Derry

Sur cette place et dans les rues proches, certaines des fresques peintes entre 1997 et 2001 par un groupe d’artistes natifs de Bogside : Tom Kelly, William Kelly et Kevin Hasson. Ces fresques illustrent les événements les plus marquants des Troubles à Derry, en particulier :
-  l’enfant équipé d'un masque à gaz, portant un coctail molotov,
- Bernadette Devlin, étudiante, une des leaders dans la lutte pour les droits civiques avec un mégaphone à la main,
- la réplique d'une photo prise lors du Bloody Sunday de 1972, avec l'évacuation d'une victime,
- une scène de panique suite à l'utilisation du gaz jugé toxique,
- une fresque dédiée à Che Guevara,
- l'affrontement entre un homme armé d'une pierre et un char d'assaut,
- la colombe de la paix
… et bien d'autres qu'on n'aura pas eu le temps de voir.
Réplique d'une photo prise lors du Bloody Sunday de 1972.
Peinte en 1997, cette fresque commémorait les 30 ans de cette journée

A gauche une fresque représentant l'opération Motorman qui avait pour but de mettre fin à l'enclave autoproclamée autonome "Free Derry".
A droite The Runner" de 2006 représentant une scène de trouble avec utilisation de gaz jugé toxique
L'affrontement inégal contre un char d'assaut et au loin la colombe de la paix


On regagne la cité par The Diamond, la place centrale, puis après un rapide passage dans le centre commercial, on retrouve les remparts avec cette fresque murale qui orne le mur de Primark constituée d'une multitude de portraits et qui représente le Pont de la Paix.
Visible depuis les remparts, cette fresque constituée d'une multitude de portraits miniatures
Nous quittons les remparts à Bishop's Gate, avant de regagner notre camping-car.
Cette visite dans Derry de presque 4 heures, chargée de symboles, nous aura permis de vivre cet épisode historique récent puisque remontant à 1968, dans la continuité des évènements de mai 68 en France.
On reprend la route qui va nous mener à Bushmills. En route on s'arrête sur la plage de Downhill un lieu qui a servi de décor dans une série de Game of Thrones et qui est aussi une magnifique plage de sable surplombée par une falaise où trône un temple, le Mussenden Temple.


La plage de Downhill et tout au loin, sur la falaise,
la silhouette du Mussenden Temple.

Dans Game of Thrones c'est la plage de Dragonstone où Melisandre et Stannis 
brûlent les Sept Idoles de Westeros

Puis on arrive à Bushmills, point de départ de notre prochaine visite de la Chaussée des Géants. Pour ce soir on se gare sur le Park and Drive gratuit de Bushmills, équipé de points d'eau et de possibilité de vider ces WC.
Bushmills est une petite ville aux façades colorées, mais également aux nombreuses façades en trompe l'œil, qui signifient des commerces abandonnés.

La rue principale de Bushmills et ses nombreuses devantures en trompe l’œil



19.       BUSHMILLS (30 mai - 35 km)

Pour aller sur le site de la Chaussée des Géants (Giant'sCauseway), on a plusieurs possibilités depuis Bushmills :
- en prenant la navette qui part du Park and Ride : 7,5 £ A/R Visitor Center inclus (de mars à octobre, un bus dessert le site de la Chaussée des Géants toutes les 20 minutes environ).,
- en allant en ville prendre le train touristique : 6 £ A/R Visitor Center non  inclus
- en allant en camping-car, pour se garer sur place : 10,50 £ par adulte (on paye à l'entrée du parking à partir de 9h, avant l'accès est libre, mais sans ticket on n'a pas accès au Visitor Center).
Comme le temps semble assez clément et qu'on veut en profiter avant l'arrivée des cars de touristes, on opte pour une autre solution et c'est en scooter qu'on va sur le site.
Il nous faut que quelques minutes pour y aller, mais en arrivant le temps semble vouloir se gâter, tant pis on est là, on y va. Comme il n'est pas 9h, on peut se garer sans payer.
Au départ on prend le sentier côtier qui passe en sommet de falaise, d'où on a une vue panoramique dégagée et par lequel on arrive au-dessus des colonnes emblématiques, cette merveille géologique semble petite vue d'en-haut, mais le regard embrasse tout le site et on peut vraiment apprécier le contraste des couleurs. Une guide nous indique que ce sentier est bloqué un peu plus loin et que la seule façon de descendre est de retourner sur nos pas.
Vue panoramique depuis le sentier des falaises

La Chaussée vue du haut des falaises
Donc on prend cette fois le chemin côtier, il n'est pas 9 h, les cars de touristes ne sont pas encore arrivés.
On longe ce sentier sur quelques centaines de mètres avant d'arriver sur le site proprement dit. On ne peut qu'être admiratif devant cette curiosité de la nature et cette juxtaposition de colonnes basaltiques (il y en a près de 40.000) sur lesquelles on peut marcher sans trop de difficultés, celles-ci formant comme un escalier aux marches irrégulières, grâce à l’érosion des pierres provoquées par les vagues. Même en connaissant son origine, la Chaussée des Géants donne une impression surnaturelle. On apprécie de pouvoir franchir à grand pas ces roches géométriques. De loin un phoque nous surveille en faisant le tour de la Chaussée.
La Chaussée dans son ensemble
La légende raconte qu’un géant irlandais du nom de Finn MacCool voulait se battre contre Benandonner, un géant habitant l’Écosse. Mais aucun bateau n’était assez grand pour les transporter l’un et l’autre. D’après la légende, Finn MacCool mit fin au dilemme en construisant, à l’aide de colonnes de pierre, une chaussée reliant les deux pays.
Benandonner releva le défi et emprunta cette chaussée pour traverser la mer jusqu’en Irlande. Il était plus grand et plus fort que Finn MacCool. A peine la femme de Finn MacCool s’en aperçut qu’elle décida de ruser et de déguiser son géant de mari en bébé.
Quand Benandonner arriva à leur maison et vit le “bébé”, il prit peur. Il se dit que si l’enfant était de cette taille, il préférait ne pas rencontrer le père.
Il regagna l’Écosse et pour être sûr que Finn MacCool ne pourrait pas le suivre, il détruisit la chaussée derrière lui. En Irlande, il ne reste donc de cette chaussée que les pierres qui construisent aujourd’hui la Chaussée des Géants.

Un détail montrant bien la section hexagonale des colonnes (on en compte 40.000)

Le miroitement de l'eau sur les dalles


L'orgue basaltique attenant à la Chaussée, vestige de 60 millions d'année,
résultat du refroidissement et de l’érosion de coulées de laves successives

Il ne faut pas se limiter à cette partie du site, mais poursuivre le chemin côtier pour s'approcher des orgues basaltiques, hautes de 12 m, qui surplombent le sentier. On peut même les dépasser, pour contourner l'éperon rocheux et atteindre une petite anse.
Le grand orgue de 12 mètres de haut, adossé à la falaise
C'est au large de ce site de la Chaussée des Géants que fit naufrage la Girona en 1588, un des navires de l'Invincible Armada.

Il est temps de reprendre le scooter pour retourner à Bushmills, la pluie arrive, les touristes quant à eux sont déjà arrivés.
De retour à Bushmills, on va au restaurant manger quelques spécialités irlandaises : un Irish Stew (ragoût à base d'agneau) et du  bœuf à la Guinness.

On a décidé de rester une nuit de plus à Bushmills pour aller voir quelques sites du comté d'Antrim, dans les environs, en particulier des lieux de tournage de la série Game of Thrones.
En partant vers l'Est on passe par Whitepark Bay une magnifique baie, qui déroule sa longue plage de sable blanc et son eau transparente entre deux montagnes, sa situation est isolée et magnifique.
La magnifique plage de Whitepark Bay
On arrive ensuite dans le petit port de Ballintoy, un pittoresque et authentique petit port de pêche qui a été utilisé comme décors pour la saison 2 de Game of Thrones.
Le port de Ballintoy. Dans Game of Thrones, c'est ici que débarque Theon Greyjoy
lorsqu'il arrive sur les îles de Fer pour voir son père.


On poursuit par Carrick-a-Rede et son pont de corde qui était, depuis plus de 350 ans utilisé par les pêcheurs de saumons migrateurs pour rejoindre l'île de CARRICK. Comme le nombre de poissons a chuté, le pont n'est plus emprunté par les pêcheurs mais est devenu une attraction touristique, avec 227 000 visiteurs en 2007. Tous les ans, le pont est démonté en octobre/novembre et remonté en mars. Il mesure 20 mètres de long et est suspendu à 30 mètres au-dessus de la mer. Sa structure a évolué au cours du temps, le premier pont n'était constitué que d'une corde en guise de main courante et de planches largement espacées. Martine se contentera d'observer la scène de loin, de l'autre côté, depuis le sommet de l'îlot, on peut voir les restes des infrastructures de la mise à l'eau qui était utilisée par les pêcheurs et les falaises envahies par les mouettes.
La passerelle au-dessus des flots de Carrick-a-Rede
De retour à Bushmills, on va attendre le soir pour retourner sur le site de la Chaussée des Géants et assister au coucher de soleil. Le spectacle de ces pavés hexagonaux qui brillent sous le soleil couchant et qui se détachent sur la mer est tout simplement magique. Nous ne serons pas seuls, comme nous, plusieurs photographes sont venus poser leur appareil pour tirer le bon cliché. Malheureusement quelques minutes avant que le soleil ne disparaisse derrière l'horizon, un nuage est venu interrompre le spectacle. Cela ne fait rien nous avons déjà pris plein les yeux.
Vue avec le soleil couchant et ses jeux de lumière, cela prend une autre dimension



20.       BUSHMILLS - GLENARM (31 mai - 88 km)

Dans notre quête des lieux de tournage de Game of Thrones, nous allons cette fois vers l'allée des Dark Hedges (N 55° 8.082' - W 6° 22.849).
C'est gratuit, il suffit de s'arrêter et de marcher sous ces arbres aux formes étranges. Ce site est étrange, les arbres noueux sont tordus, comme penchant du côté de l’allée, sous des formes menaçantes. Cependant il y a un inconvénient, ce site ayant été rendu célèbre grâce à la série du Trône de Fer, il y a, en permanence des bus déversant les touristes par dizaines. Mais avec un peu de patience, on arrive à faire des photos sympas.
Dans la série Game of Thrones, Dark Hedges servit de décor à la ville imaginaire de Westeros. Un décor sombre, idéal pour signifier une nature sauvage des plus hostile…C’est une forêt menaçante que traverse la jeune Arya Stark, déguisée en garçon, pour fuit Port Real. En réalité, il s’agit de deux rangées d’arbres surprenants qui bordent une route. Planté par la famille Stuart au XVIIIe siècle, l’allée était destiné à impressionner les visiteurs alors qu’ils s’approchaient de l’entrée de leur manoir géorgien, Gracehill House
Après Ballycastle, la côte est parcourue par des vallées qui descendent des plateaux, pour rejoindre la mer, ce sont les Glens of Antrim. De Ballycastle, on file tout droit sur Cushendun, on aurait pu passer par la route côtière de Torr Head, mais elle semble très tortueuse et étroite et on préfère l'éviter.
On fait une halte sur un petit parking à l'entrée de Cushendun, on peut y profiter de la vue sur la mer, avec en plus,  sur place de l'eau chaude et froide, ainsi que des WC et la possibilité de vides ses eaux noires (N 55° 07.675' - W 6° 02.614).
Cushendun est une petite ville en bord de mer, avec sa plage de sable blanc et son petit port ; au centre du village des cottages au toit d'ardoises, dans le style de Cornouailles, construits par l’architecte anglais Sir Clough Williams-Ellis (celui qui a dessiné l’incroyable village de Portmeirion au Pays de Galles qui a servi de décor à la série The Prisoner).
Les cottages style Cornouailles de Cushendun

Le petit port de Cushendun


De l'autre côté du village, les Cushendun Caves, les grottes qui ont également servi de décor à Game of Thrones, faciles d'accès, on peut les explorer facilement.
Les grottes de Cushendun doivent leur état géologique actuel,
à plus de 400 millions d’années d’érosion naturelle
Dans Game of Thrones, c'est au sein de ces grottes que Mélisandre donna naissance à l’ombre tueuse
Un peu avant Glenarm, on s'arrête à Carnlough, jolie petit port de pêche, avec une histoire liée aux mines de calcaire qu'on y exploitait alentours, jadis.
Le port de pêche de Carnlough
Arrivés à Glenarm, c'est sans difficulté qu'on va s'installer sur le port, avant d'aller balader sur la plage, où l'on voit, enfin, nos premiers pêcheurs de mer (et dire qu'on est sur une île) et dans le village quasi désert, dominé par le Château de Glenarm ; on peut en particulier admirer une magnifique porte près du pont qui enjambe la rivière.
Le fleuve Glenarm qui borde ici le château du même nom

Une porte du château. Construit en 1636 par Randal MacDonnell (1er marquis d'Antrim), il est devenu la résidence principale du clan des MacDonnell d'Antrim, Comtes d'Antrim qui l'habitent toujours. Ceux-ci ont progressivement délaissé leur précédente résidence principale, le château de Dunluce à partir de la fin du XVIIe siècle. 
C'est ici qu'on va passer la nuit avec 2 autres camping-cars.

Une nuit tranquille sur le port de Glenarm


21.       GLENARM - NEWCASTLE (1er juin - 114 km)

L'étape du jour est bien entendu Belfast, avec un arrêt en route à Carrickfergus qui abrite un superbe  château normand, très bien conservé. On peut apercevoir, depuis l'extérieur plusieurs soldats en costumes d'époque.
Le château de Carrickfergus du XIIe siècle, est l'un des châteaux normands les mieux conservés d'Irlande.
Il fut construit en 1177 par John de Courcy, après avoir conquis l'est de l'Ulster en 1177 qu’il gouverna jusqu’en 1204 jusqu’à son éviction par Hugues de Lacy, un autre normand aventurier

Ce château a été tour à tour assiégé par les Écossais, les Irlandais, les Anglais et les Français, ce château, qui a joué un rôle militaire important jusqu’en 1928. Aujourd'hui de nombreuses expositions montrent ce qu’était la vie à l’époque médiévale
Arrivés à Belfast, on va directement sur le Park and Ride Nord (N 54° 36.423'' - W 5° 55.554'). De là et malgré la pluie menaçante, c'est en scooter que l'on part visiter Belfast.
On se rend en plein centre à l'Office de Tourisme, avec la mairie (le City Hall), juste en face, sur Donegal Square. L'intérieur est grandiose avec son hall en marbre de Carrare et de Grèce, ses colonnes, son grand escalier d'honneur, sa coupole, ses fenêtres ornées de vitraux et ses expositions autour de l'histoire de la ville et de son passé industriel.
Le Belfast City Hall est un monument majeur de la ville de Belfast., dont il sert de mairie. Le City Hall a été bâti en 1898, sous le commandement de la reine Victoria, qui souhaitait récompenser la ville, pour sa production dynamique de cordes et l’essor de son ingénierie. 

Vu de l'intérieur, le grand dôme similaire à celui de Saint-Paul à Londres.

A l'intérieur sont mis en évidence les colonnes, l'escalier en marbre, les fenêtre avec vitraux
et les tableaux des maîtres dans leurs salles
On va ensuite promener dans les rues commerçantes du centre, la ville y est très animée, malgré une pluie incessante. On ne manque pas de voir les pubs typiques, historiques de la ville : le Robinson's inauguré en 1895 sur Great Victoria Street et son voisin le Crown Bar, considéré comme patrimoine national. Un peu plus haut sur le même boulevard, le Grand Opera House.
Le centre piétonnier de Belfast..., sous la pluie


Le Crown Liquor Saloon qui s'est auto-proclamé "Le plus beau bar du monde"

Superbe et extravagant, l'opéra est un monument phare de Belfast; Il fut ouvert en 1895, et abandonné pendant plusieurs années, avant d'être rénové en 1980
Après, c'est en scooter qu'on se rend voir les fresques murales de Belfast sur Falls Road, c'est à dire dans le quartier catholique. On longe une importante succession de fresques murales, tantôt anciennes, tantôt récentes, qui permettent de mieux comprendre le conflit en Irlande du Nord. A la manière d’une bande dessinée, chaque fresque représente un épisode, une figure du combat, des  combats menés dans d'autres pays (Cuba, Afrique du Sud, Palestine, Kurdistan,…), des allusions à l’ETA, à la ségrégation raciales,…etc.
Les dessins évoquent parfois la violence, ou encore l’aspiration à la paix. Le tout, à travers des couleurs souvent très vives, et des représentations à vocation réaliste.








On va aussi croiser, sur la façade du bureau du Sinn Fein, la fresque de Bobby Sands, le célèbre membre de l’IRA et gréviste de la faim des années 1980. Ce symbole du conflit, s’est illustré à travers une grève de la faim, afin de faire reconnaître son statut de prisonnier politique auprès de Margaret Thatcher. Il mourut des suites de son jeûne, sans que la Grande-Bretagne ne se fasse entendre…
Effigie de Bobby Sands sur le mur du Sinn Fein. Bobby Sands, né le 9 mars 1954 à Newtownabbey en Irlande du Nord et mort le 5 mai 1981 à la prison de Maze en Irlande du Nord, est un nationaliste irlandais, membre de l'IRA provisoire et député à la Chambre des Communes du Royaume-Uni du 9 avril au 5 mai 1981, mort après une grève de la faim de 66 jours dans la prison de Maze. Il est considéré en Irlande, et parfois même au-delà des frontières, comme un héros de la cause républicaine, mais également de la défense de la liberté et de la dignité des prisonniers politiques
De retour dans le centre-ville on passe devant l'Université Queen's (dont la longue façade n'est pas sans rappeler celle d'Oxford), en allant voir l'Ulster Museum, un musée généraliste situé au cœur du jardin botanique. Son entrée gratuite permet de déambuler au milieu de différentes collection, qu'elles soient culturelles, historiques ou artistiques : les beaux-arts, l'archéologie, l'égyptologie, l'histoire locale, la numismatique, l'histoire naturelle (botanique, zoologie, géologie), le naufrage de la Girona,… Bref on l'a compris il y en a pour tous les goûts et en ce qui nous concerne on a plus particulièrement apprécié :
- les documents photographiques et audiovisuels sur les conflits récents,
- la salle dédiée à la classification périodique des éléments de Mendeleïev.
L'Université Queen's de Belfast. Elle était une des huit universités britanniques à avoir un siège au Parlement du Royaume-Uni, à Westminster, jusqu'à l'abolition de ce privilège en 1950

Croix celte de l'Ulster Museum

Ulster Museum : photo du H-Block.
En 1971, le gouvernement de Londres lança un vaste plan de “sécurisation” autorisant les soldats britanniques à emprisonner sans procès tout opposant à l’occupation anglaise en Irlande du Nord. Afin de parquer ces prisonniers, ils choisirent une ancienne base désaffectée de la Royal Air Force, située sur le village de Maze. Ainsi naquit la prison de Long Kesh. Les prisonniers politiques y étaient entassés dans ce que l’on appelair les H-Blocks, des quartiers cellulaires de haute sécurité en forme de H.

Ulster Museum : illustration du naufrage de la Girona, un navire de guerre de l'Invicible Armada qui sombra sur les côtes anglaises en 1588. Les trésors retrouvés dans l'épave : une véritable cargaison de bijoux précieux et de pièces de monnaie, sont exposés dans ce musée

De retour au scooter, la pluie a redoublé et malgré nos combinaisons imperméables, on décide de by passer le Titanic Belfast, le monument et le musée rendant hommage au Titanic qui a sombré dans l'Atlantique Nord, le 15 avril 1912.
C'est donc sous une pluie battante qu'on regagne le camping-car et qu'on quitte Belfast pour trouver une halte pour la nuit, à mi-chemin avec Dublin, halte qu'on trouve à Newcastle.

Encore une fois c'est en bord de mer qu'on s'arrête sur un parking, proche de Lidl et du majestueux Percy French Restaurant. Malheureusement, si le cadre est bien, la nuit sera bruyante avec une bande de jeunes venue vider quelques canettes sur ce même parking, jusqu'à une heure avancée de la nuit.
Le Percy Frenh restaurant sur la plage de Newcastle

22.       NEWCASTLE - GREYSTONES (2 juin - 200 km)

Après Newcastle, on poursuit la route des Mournes Mountains, avec ses pentes boisées aux formes adoucies qui descendent vers la mer.
On retourne en Irlande un peu après Newry et en arrivant à Dublin, satisfaits du Park and Ride de Dublin, on veut faire la même chose en optant pour le Park and Ride du Sud, mais en traversant Dublin, on repère une place dans un quartier tranquille et c'est donc tout naturellement en scooter que l'on va se rendre à dans la capitale. Avant de partir du camping-car, un riverain nous signale que la durée de stationnement est limitée à 4 h et qu'au-delà on risque l'immobilisation sur place du véhicule.
Notre périple dans Dublin nous fait passer devant Saint-Patrick’s Cathedral et Christ Church Cathedral, devant laquelle on bifurque pour se rendre dans le quartier de Temple Bar un des quartiers les plus branchés et les plus fréquentés de la capitale, c'est donc un incontournable pour un touriste. Les nombreux pubs sont bondés et l'ambiance y est chaleureuse. Chaque devanture attire le regard et la musique y est omniprésente.
Le mythique quartier du Temple Bar


On traverse ensuite la Liffey au niveau de Ha'Penny Bridge (une passerelle construite en 1816) et on va sur Abbey Street que l'on remonte jusqu'à O'Connell Street (les Champs-Elysées de Dublin).


Traversée de la Liffey 

La passerelle Ha'Penny
On remonte cette artère, en dépassant le Bureau de Poste qui servit de QG à l'insurrection et le monument du terre-plein central The Spire, une aiguille d'acier haute de 120 mètres qui symbolise l'esprit entreprenant de l'Irlande et qui fut raillée, au point d'être surnommée "The erection at the intersection". 


La Poste Centrale de Dublin. Elle est entrée dans l’histoire comme le quartier général de l'insurrection de Pâques 1916. Lundi de Pâques, des membres de l'Irish Volunteers Force et l'Irish Citizen Army, prennent d'assaut la Poste et l'occupent. Ils y proclament la République d'Irlande, avant de succomber à la répression britannique. 
The Spire : un cône allongé d'un diamètre de 3 m à sa base se rétrécissant jusqu'à 15 cm tout en haut. La construction du Spire devait être le symbole du renouveau de l'avenue O'Connell.
Sa construction a coûté 4 millions d'euros. Ce coût fut critiqué ainsi que le design
On revient par Saint Henry Street et après une halte dans une boutique de souvenirs (Carrolls Irish Gifts), on traverse à nouveau la Liffey, pour plonger à nouveau dans The Temple Bar.
Ça nous démange d'aller voir. On rentre dans le pub mythique du Temple Bar, avec sa magnifique façade rouge, avec plein de pièces, de coins et recoins, plusieurs comptoirs et on va déguster un verre de Guinness (Stout) et une bière blonde (Lager) en écoutant un groupe de musique celtique.


Le Temple Bar le pub le plus mythique du quartier de Temple Bar

Le Temple Bar est plein et très animé et on y ressent toute l'ambiance d'un vrai pub irlandais...

...et difficile de se parler et s'entendre, tant la fréquentation est dense

L'heure avançant et alors qu'on était en route pour aller voir le Phoenix Park, la circulation nous a incité à faire demi-tour et à regagner le camping-car avant les 4 heures "fatidiques".
Le camping de Dublin ayant été vivement déconseillée en raison du bruit qu'il y fait la nuit, on décide de poursuivre un peu sur la côte, quitte à rebrousser chemin, demain, pour prendre le ferry.
C'est ainsi qu'on va se poser à Greystones, une charmante petite ville en bord de mer, loin de l'agitation dublinoise.


23.       GREYSTONES - DUBLIN (3 juin - 37 km)

On retourne sur Dublin pour aller au port et embarquer sur le ferry, direction Cherbourg.
En arrivant dans le quartier du port de Dublin (les Docklands), on tombe en pleine "Fête de la rivière Liffey".
Dans ce quartier d'affaires, une fois passé le Samuel Beckett Bridge (pont à haubans, dont la forme et les câbles évoquent une harpe celtique, symbole national irlandais), se côtoient notamment le Canal Royal qui relie la Liffey à la rivière Shannon et le CCD ou Centre de Convention de Dublin, nouveau bâtiment emblématique de DUBLIN, spectaculaire avec son atrium en verre.
Le CCd ou Centre de Convention de Dublin, inauguré en 2010

Le Samuel Beckett Bridge. Ce pont rotatif peut tourner jusqu’à un angle de 90° 
pour laisser passer les bateau naviguant sur la Liffey.
Il a été baptisé en l'honneur du célèbre écrivain irlandais et a été inauguré en 2009
Côté fête, quelques trois mâts à quai peuvent se visiter, comme le Earl of Pembroke (une des dernières goélettes à coque bois construite en Suède en 1948 et rénovée dès 1994 pour les besoins du cinéma), ou le Pelican of London (un trois-mâts, navire-école britannique basé au port de Weymouth), alors que plusieurs activités sont prévues sur le plan d'eau. On n'aura cependant pas le temps de les apprécier. Un fish and Chips et nous voilà repartis vers le point d'embarquement du ferry.
Le Pelican of London

Le Earl of Pembroke
C'est parti pour une traversée d'une vingtaine d'heures dans un ferry de la compagnie Irish Ferries. Le repas que nous avions pourtant bel et bien payé, ayant disparu des réservations on va nous fournir gracieusement une cabine. Rien à dire, les employés de Irish Ferries ont assuré et c'est tant mieux, car s'agissant d'un petit ferry, il n'y avait vraiment aucune activité à bord et on aurait dû rester dans notre fauteuil durant toute la traversée.